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Ce que dix années de pratique du droit en solo m’ont enseigné


Meryem Abouamal Avocate
Me Meryem Abouamal - Crédit photo A.M.A Solutions Juridiques

Par Me Meryem Abouamal


Depuis 2015, j’exerce le droit à mon compte, en pratique solo, avec une spécialisation en litige familial, civil et commercial. Ce parcours m’a permis de relever, seule, des défis aussi exigeants qu’enrichissants. Toutefois, cette trajectoire n’a pas été exempte d’embûches.


Dès mon plus jeune âge, que ce soit dans le cadre familial, scolaire ou amical, j’ai été animée par un profond sentiment de justice. Or, l’exercice quotidien du droit m’a appris une vérité parfois difficile à accepter : la justice, telle qu’elle se manifeste dans la réalité, peut s’avérer imparfaite.


Permettez-moi de livrer ici quelques modestes réflexions et conseils à l’intention des jeunes avocats souhaitant se lancer en pratique autonome.


1. La gestion d’un cabinet solo: entre illusion et réalité

L’image idéalisée de l’avocat indépendant cache une réalité bien plus complexe. Gérer un bureau à son compte n’a rien de «glamour»: les exigences sont nombreuses, et sans une organisation rigoureuse et des méthodes de travail bien établies, on risque non seulement de perdre le fil, mais aussi de perdre goût à la profession. J’encourage vivement les nouveaux avocats à tirer profit de tous les outils mis à leur disposition, notamment par le Barreau du Québec, afin d’assurer une gestion efficiente et pérenne de leur cabinet.


2. Écouter son instinct

Nous possédons tous une voix intérieure qui tente de nous orienter. Pour ma part, chaque fois que je l’ai ignorée, je l’ai regretté. Ces erreurs, bien que formatrices, m’ont enseigné que cette intuition n’est jamais à négliger. Même si l’on apprend à travers les expériences, parfois pénibles, elles nous forgent et participent à la construction de notre identité professionnelle.


3. Savoir prendre du recul

Être passionné par le droit ne signifie pas pour autant s’identifier à la cause de son client. Je crois fermement à l’importance du dévouement, mais il faut néanmoins demeurer lucide et préserver une distance critique. Nous ne rendons pas une justice divine. Il est donc primordial de savoir faire une pause, réévaluer une stratégie, ou encore accepter que, parfois, malgré un travail irréprochable, le résultat obtenu puisse être injuste — pour des raisons qui nous échappent et ne nous appartiennent pas.


4. L’argent ne doit jamais être une finalité

La quête financière ne doit jamais constituer une motivation première. Elle doit plutôt découler naturellement d’un travail rigoureux, éthique et bien exécuté. L’intégrité demeure, à mon sens, le fondement de toute carrière juridique pérenne.


5. Prendre soin de soi et apprendre à dire NON

Refuser un mandat est un acte de sagesse, non de faiblesse. Lorsque le temps ou les ressources font défaut, il est essentiel de respecter ses limites, même si le client insiste. Rien ne saurait justifier le sacrifice de votre santé — surtout mentale. Apprendre à se protéger est un acte de responsabilité envers soi-même, mais aussi envers sa clientèle.





6500, TransCanada, Chemin de service S, bureau 400, Pointe-Claire, Québec, H9R 0A5

Téléphone: 514-821-3447

Pour écrire à Me Abouamal: mabouamal@amasj.net

Pour découvrir le site Web: www.amasj.ca

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